Devenue tristement célèbre depuis les incendies de la mi-juillet, la piste 214 n’était jusque là qu’un pratique raccourci vers les plages océanes tant pour les locaux que pour les touristes, notamment en période estivale.
Cet ancien chemin résinier peu entretenu a sa part d’histoire qu’il convient de rappeler pour comprendre son autre nom: « la route des Sénégalais ».
Pendant la 1ère guerre mondiale, il avait été établi que pour le repos hivernal des troupes coloniales engagées en métropole, un camp serait bâti en plein coeur de la forêt usagère de la Teste de Buch, au lieu-dit « Le Courneau ».
Sa géographie s’y prêtait particulièrement bien du fait d’eau potable à proximité et de la facilité à rejoindre, par route ou par voie ferré, la Teste puis Bordeaux.
Le camp militaire fut donc rapidement construit début 1916 et accueillit dès l’hiver qui suivit les tirailleurs sénégalais alors en poste à l’Est.
Seulement, l’humidité et le froid favorisèrent très vite la propagation de maladies infectieuses, principalement le pneumocoque, entrainant des décès en cascade dès le mois de novembre 1916.
Devant l’insistance de l’Institut Pasteur de saisir cette « opportunité » pour élaborer un nouveau vaccin, l’État ne ferma pas le camp et accepta cette expérimentation grandeur nature.
Le vaccin élaboré contre le pneumocoque fut donc inoculé à des centaines voire milliers de tirailleurs mais s’avéra totalement inefficace.
Fin 1917, plus de 900 d’entres eux avaient succombé à la maladie.
Tout d’abord inhumés non loin du camp au lieu-dit « Natus », les défunts eurent droit près de cinquante ans plus tard à un lieu de mémoire: la Nécropole du Courneau ou Nécropole du Natus, située en bordure de la piste 214, autrement nommée « la route des Sénégalais ».