Le 27 septembre 2022 marque le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion.
Au terme de nombreuses années de recherches intenses, ce passionné de l’Égypte ancienne a ouvert la voie à une nouvelle discipline: l’Égyptologie. Il a redonné vie à une civilisation oubliée car impénétrable tant ses écrits constituaient une véritable énigme.
Comment a-t-il fait?
Il a su exploiter les théories de ces prédécesseurs et utiliser ses connaissances des langues anciennes.
Sa maîtrise du copte, une langue dérivée de l’égyptien ancien, fut la clé du déchiffrement.
Il utilisa pour support les inscriptions de la pierre de Rosette, fragment de stèle découvert durant la campagne d’Égypte du futur Empereur Napoléon.
Sa particularité: présenter un texte traduit en trois langues différentes à savoir les hiéroglyphes, le démotique et le grec.
Si les deux premières étaient alors des langues inconnues, le grec permettait d’en percevoir le sens global.
Pour comprendre le cheminement suivi par Champollion, je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous.
Comment lire les hiéroglyphes?
Les textes hiéroglyphiques peuvent se lire de gauche à droite ou de droite à gauche mais se lisent toujours du haut vers le bas. S’il est vrai que les inscriptions peuvent être rédigées sous forme de lignes ou de colonnes, elles respectent une certaine logique.
Voici les 3 grandes règles qui vous permettront d’y voir plus clair sur cette écriture sacrée.
1. Tout d’abord, il convient de déterminer le sens de lecture sur une même ligne ou une même colonne. Et pour cela, il suffit de regarder dans quel sens regardent les animaux ou personnages représentés et de se souvenir qu’ils regardent toujours vers le début de la phrase.
Autrement dit, s’ils regardent à gauche, on lira de gauche à droite et s’ils regardent à droite, on lira de droite à gauche.
Si d’une ligne à l’autre, le sens change, cela signifie qu’il s’agit d’un dialogue. La personne la moins importante parle alors toujours la première.
Pourquoi? Car, il s’agira généralement d’une demande faite à une divinité ou à une personne plus haut placée dans l’échelle sociale.
2. Les hiéroglyphes n’étaient pas dessinés les uns après les autres mais dans des cadrats (grands carrés constitués de 4 carrés plus petits) qui eux se succédaient sur une ligne ou une colonne.
Un petit hiéroglyphe occupait alors un petit carré quand, au contraire, un grand hiéroglyphe pouvait en occuper deux horizontalement ou verticalement voire même trois s’il était vraiment gros!
3. Parmi les hiéroglyphes, certains se traduisent par 1 voire 2, 3 ou 4 sons (on parle de phonogrammes), d’autres par une idée (on parle d’idéogrammes) et encore d’autres par absolument rien! Et oui, ce sont des déterminatifs qui servent uniquement à apporter une information sur le sens d’un mot (féminin ou masculin, distinction dans le cas d’homonymes…).
Il faut bien distinguer les phonogrammes des idéogrammes car un même symbole pourra être utilisé dans les deux cas.
Pour le phonogramme, on ne tient pas compte du sens mais du son qui lui est attribué.
Pour l’idéogramme, la représentation fait référence à l’objet pour ce qu’il est ou pour la notion à laquelle il se rapporte. On lui adjoindra alors un bâtonnet vertical pour ne pas le confondre avec un phonogramme.
Exemple de phonogrammes à un son dit unilitères:
Exemple de phonogrammes à deux sons dit bilitères:
Remarques:
– Entre deux sons, on glisse toujours la voyelle « e » pour former un mot.
– Ces mots formés de deux sons peuvent aussi s’écrire à l’aide de deux unilitères.
Par exemple, le mot « maison » se lit « per ».
Dans la mesure où il est formé des deux unilitères « p » et « r », on pourra également l’écrire .
Exemple de phonogrammes à trois sons dit trilitères:
NB: Les remarques notées pour les bilitères sont aussi valables pour les trilitères.
Par exemple le mot « divin, Dieu » se lit « netcher ».
Dans la mesure où il est formé des trois unilitères « n », « T » et « r », on pourra également l’écrire
Exemple d’idéogrammes:
Remarque : La présence du signe sous-entend qu’il s’agit d’un idéogramme et non d’un phonogramme.
Exemple de déterminatifs:
Etc…
Il ne s’agit là que de règles de base puisqu’il en faudrait bien davantage pour déchiffrer des manuscrits mais voici qui vous permettra d’y voir un peu plus clair tout de même et pourquoi pas de (éventuellement ) vous lancer dans l’aventure de la lecture hiéroglyphique… muni d’un bon dictionnaire!